Pour ceux que les origines de la communication intéressent !

Quand est né le Français ?

D'où viennent les langues que l'on connaît ?

Pourquoi sont-elles similaires ... même lorsqu'on vit à 14 000 km de distance ?

Pourquoi dit-on d'une langue qu'elle meure ?

Comment les individus parviennent-ils à communiquer alors que les structures de langages sont différents ?

Un article publié "en retard" à propos d'un des Cahiers de Science & Vie traitant des origines des langues. Un magazine acheté il y a déjà quelques mois (oh mon Dieu ! quelle honte pour une "communicante" comme vous ?! pas du tout : lorsqu'on traite l'information, il faut se laisser le temps de la digérer pour mieux la restituer ^^).

Beaucoup de journalistes, anthropologues, neurobiologistes, experts en sémiologie et linguistique en ont discuté, en ont parlé, ont exposé des hypothèses et se sont complétés. Quel bonheur !

France 2 a même consacré un article (toujours en ligne, ndlr) :

"Un passionnant numéro des Cahiers de Sciences et Vie sur l'origine des quelque 6000 langues parlées sur Terre.
La revue répond à bien des questions que l'on peut se poser sur le sujet. Elle précise au passage que la diversité linguistique "a décliné de 20 %" en 35 ans. Sans que l'avenir soit forcément celui d'une langue unique...
Ce numéro est une belle manière de mettre les plus récentes découvertes scientifiques à la portée du plus grand nombre.
6000 langues seraient parlées aujourd'hui dans le monde entier. Sont-elles nées d'un seul et même idiome qui aurait vu le jour il y a quelque 50.000 années ? Les réponses à "cette question d'une déconcertante simplicité" se perdent "dans le brouillard épais entourant la naissance de l'humanité"...

Une seule chose est sûre: dans ce domaine, les questions sont plus nombreuses que les réponses. Pourquoi, par exemple, "une extraordinaire unité linguistique" unit-elle "Madagascar et l'île de Pâques, séparées par plus de 14.000 km" ?

Le numéro de Sciences et Vie propose à son lecteur un véritable tour du monde: langues anciennes, langues indo-européennes (romanes comme le français, germaniques, slaves...), asiatiques, africaines (un tiers des langues connues dans le monde mais dont la diversité est menacée)... Il s'intéresse aussi au créole, idiome récent résultant d'un contact soudain entre plusieurs langues, qui offre aux scientifiques un formidable réseau d'observation.

On apprend au passage que "n'en déplaise à une légende tenace", l'hébreu n'a pas été ressuscité au XIXe. Quant au grec, il "doit son exceptionnelle longévité à la rigueur et à la finesse d'outils linguistiques que les langues occidentales modernes n'en finissent pas d'emprunter".

Et le français dans tout ça ? On situe son acte de naissance en l'an 842 de notre ère avec le fameux "serment de Strasbourg", par lequel deux des petits-fils de Charlemagne s'expriment en germanique et en roman. On aurait pu mentionner la fameuse ordonnance de Villers-Cotterêts (1539), par laquelle François Ier ordonne que tous les actes légaux et notariés soient désormais rédigés en français...

La revue évoque aussi de nouvelles approches scientifiques pour cerner l'origine des langues. On reste un peu dubitatif  sur celle du neurobiologiste américain Mark Changizi. Lequel pense que le langage "aurait évolué en mimant les bruits de la nature"...

Qu'en est-il de l'avenir ? Aux Cassandre qui "s'inquiètent de l'omniprésence de l'anglais [et] de l'invasion de son vocabulaire jusque dans la langue française", Colette Grinevald, enseignante chercheuse au département des Sciences du langage au CNRS répond tranquillement qu'il n'y a "pas de véritable danger". "Une langue peut, tout en demeurant la même, absorber un grand nombre de mots étrangers et les adapter à sa prononciation, sans que sa structure et sa syntaxe s'en trouvent modifiées", explique-t-elle.

Pour autant, l'avenir n'est pas forcément lumineux.... On constate ainsi une régression évidente de la diversité linguistique dans le monde. Au rythme actuel, "la moitié des langues aura disparu avant la fin" du XXIe siècle, constate la représentante du CNRS. Néanmoins, l'humanité ne se dirige sans doute pas vers une langue unique. Car il deviendra sans doute "de plus en plus fréquent de maîtriser en plus de sa langue maternelle, une langue d'éducation et une langue de travail", estime Colette Grinevald. Résultat: "à côté de l'anglais figureront certainement le chinois et l'espagnol selon les régions du monde". "


"Les origines des langues", "Cahiers de Sciences et Vie", n° 118, août-septembre 2010

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